Pour aller plus loin – Préserver les pollinisateurs dans nos villes

Nos articles signatures • 24/09/2025 • 5 min

Cette section permet d’approfondir les connaissances, de zoomer sur le chercheur et ses publications.

  • Pour aller plus loin

Points à retenir

Les espaces verts urbains, refuges indispensables pour les pollinisateurs
Leur agencement, leur gestion (tonte, pâturage, fréquence de fauche) et la diversité florale qu’ils offrent influencent directement la présence et la diversité des pollinisateurs sauvages.

Mieux connaître pour mieux agir
L’inventaire des insectes et des fleurs réalisé dans le Grand Nancy permet d’identifier les pratiques et espèces végétales les plus favorables à la biodiversité

Sensibilisation et formation : clés de la transition
Des actions concrètes ont été menées pour sensibiliser le grand public et accompagner les gestionnaires dans l’adoption de pratiques plus respectueuses des pollinisateurs.

Exemples de méthodologie et matériel

Des méthodes non létales d’observation des insectes sont employées lorsque l’identification des pollinisateurs à l’espèce n’est pas requise. Ces méthodes sont basées sur la reconnaissance visuelle de morphogroupes de pollinisateurs. Par exemple : les abeilles domestiques, les grandes abeilles sauvages (individus ≥ 1 cm), les petites abeilles sauvages (individus < 1 cm), les bourdons, les guêpes, les syrphes, les bombyles, les autres diptères, les coléoptères, les lépidoptères et enfin les autres insectes pollinisateurs (principalement des orthoptères et hémiptères).

Méthode employée pour la capture des insectes :

  • Des filets à papillons pour capturer uniquement les insectes vus en train de butiner une fleur (méthode active). Cette méthode permet de reconstituer les réseaux d’interactions entre plantes et pollinisateurs.
  • Des coupelles colorées remplies d’eau placées dans différentes zones des parcs pour attirer les insectes (méthode passive).

Concernant les traits floraux, les fleurs ont été mesurées afin de déterminer leur aire florale, leur hauteur et le nombre d’unités florales. Elles ont également été prélevées afin de déterminer la quantité en sucres des nectars et la quantité des grains de pollens. Ces traits attirent les pollinisateurs sur les fleurs et les connaître peut permettre aux gestionnaires de mieux choisir les plantes pour conserver la biodiversité.

Collaborations du laboratoire

Ce projet est particulièrement collaboratif et a impliqué différents partenaires :

  • La ville de Nancy
  • La métropole du Grand Nancy
  • Le bureau d’études Entomo-Logic
  • Le Laboratoire L2A

Publications et engagements scientifiques

De nombreuses conférences ont été réalisées au cours du projet aussi bien dans des colloques scientifiques que pour le Grand Public. Par exemple :

  1. Un retour d’expérience sur le projet présenté par Michelot-Antalik, A. et Delagneau L. en 2023 aux 3es Assises nationales des insectes pollinisateurs à Besançon.
  2. Une conférence internationale présentée par Alice Michelot-Antalik s’intitulant : « Managing the functional floral diversity of agrosystems and urban areas to conserve pollinators” à International Conference on Ecological Sciences à Metz en 2022;
  3. Une participation à la Table ronde événement « Jardins de Vi(ll)e :  Comment préserver la biodiversité dans nos villes ? » organisée par la métropole de Nancy à Jarville-la-Malgrange en 2021.
  4. une interview d’Alice Michelot-Antalik, en direct dans le Journal régional Lorraine France 3 pour présenter le projet.

Articles scientifiques :

  • Beaucoup de données ont été récoltées lors de l’étude et plusieurs articles sont actuellement en cours de rédaction. Un article a été publié en 2024 : Quinanzoni, M., Marcolet, D., & Michelot-Antalik, A. Drought response and urban-pollinator attractiveness of ornamental plant species. Basic and Applied Ecology, 78, 1–13. https://doi.org/10.1016/j.baae.2024.04.006
  • Afin d’avoir une vision à l’échelle européenne, des études ont rassemblé des jeux de données de plusieurs villes d’Europe, dont Nancy fait partie. Les résultats de ces études ont été incluses dans deux publications.
    • Fauviau, A., Fiordaliso, W., Fisogni, A., Fortel, L., Francis, F., Geslin, B., Hautekèete, N., Heiniger, C., Lambert, O., Le Féon, V., Massol, F., Michelot-Antalik, A., Michez, D., Mouret, H., Noël, G., Piquot, Y., Ropars, L., Schurr, L., Van Reeth, C., Zaninotto, V., Dajoz, I., Henry, M. Larger cities host richer bee faunas, but are no refuge for species with concerning conservation status: empirical evidence from Western Europe. Basic and Applied Ecology (IF: 3.8)https://doi.org/10.1016/j.baae.2024.06.002
    • Fauviau, A., Baude, M., Bazin, N., Fiordaliso, W., Fisogni, A., Fortel, L., Garrigue, J., Geslin, B., Goulnik, J., Guilbaud, L., Hautekèete, N., Heiniger, C., Kuhlmann, M., Lambert, O., Langlois, D., Le Féon, V., Lopez Vaamonde, C., Maillet, G., Massol, F., Michel, N., Michelot-Antalik, A., Michez, D., Mouret, H., Piquot, Y., Potts, S.G., Roberts, S., Ropars, L., Schurr, L., Van Reeth, C., Villalta, I., Zaninotto, V., Dajoz, I., Henry, M. (2022). A large-scale dataset reveals taxonomic and functional specificities of wild bee communities in urban habitats of Western Europe. Sci. Rep. 12, 18866.https://doi.org/10.1038/s41598-022-21512-w (IF: 4.6)

Propriété intellectuelle et valorisation industrielle

Alice Michelot-Antalik coordonne un nouveau projet « Urbipoll » financé par l’Office français de la biodiversité dont l’un des objectifs est  le développement d’un outil d’aide au choix des plantations qui sont favorables aux pollinisateurs dans les espaces verts. Cet outil permettra aux gestionnaires de ces espaces de les aider dans les choix des plantations florales et arbustives en intégrant les traits floraux mesurés (quantité de nectar, de pollen, morphologie des fleurs…), mais également dans une optique d’économie d’eau et de durabilité.

Le prototype de l’outil s’appuiera sur une démarche remobilisable pour d’autres villes.

Anecdotes et actions citoyennes

De très nombreuses actions de sensibilisation ont été réalisées auprès de publics, très divers et variés tels que :

  • Des formations grand public et professionnels pour les sensibiliser et reconnaitre les pollinisateurs sauvages, auprès de lycées, de personnels OFB, de bénévoles etc.
  • Plaquettes pour montrer les résultats et diffuser de manière simple.
  • Conférences, afin de sensibiliser le public à cette thématique
  • Exposition à destination des plus jeunes pour faire connaitre les problématiques liées aux pollinisateurs sauvages et vulgariser le projet auprès du grand public

Toutes ces actions ont permis de faire rayonner ce projet de recherche au-delà de la Lorraine et de sensibiliser de nombreuses personnes au sujet.

 

©N. Dohr