Pour aller plus loin – Lorsque l’informatique et l’économie s’allient pour comprendre le crime numérique
Cette section permet d’approfondir les connaissances, de zoomer sur le chercheur et ses publications.
- Pour aller plus loin

Points à retenir
ENSEMBLE est un projet européen pluridisciplinaire qui réunit chercheurs, policiers et entreprises pour renforcer la lutte contre la cybercriminalité.
Le projet se concentre sur l’analyse des cryptoactifs, le développement d’outils d’intelligence artificielle pour les enquêtes, et la formation des professionnels de terrain.
L’approche du projet repose sur une lecture systémique des écosystèmes cyber criminels, en intégrant les dimensions informatiques, économiques et institutionnelles.
Méthodologies et technologies utilisées
Développement d’outils modulaires d’analyse assistée par intelligence artificielle pour la détection et la classification de menaces cyber.
Construction de taxonomie des fraudes liées aux cryptoactifs, à partir de l’observation des flux monétaires sur les blockchains et l’analyse de données issues de cas concrets fournis par les services de police européens impliqués dans le projet ENSEMBLE.
Études éco-systémiques de la cybercriminalité et des flux de cryptoactifs, en utilisant une analyse multi-échelle : dispositifs techniques, comportements, organisations, institutions.
Collaborations interdisciplinaires
Collaboration étroite entre le Loria (spécialisé notamment en cybersécurité, IA et modélisation informatique) et le BETA (spécialiste en sciences économiques et sciences de gestion).
Partenariats avec des forces de sécurité de plusieurs pays européens : France, Portugal, Moldavie, Espagne, Roumanie.
Coopération avec des entités privées et ONG engagées dans la cybersécurité : CFLW Cyber Strategies, Iknaio Cryptoasset Analytics, Engineering, CyberPeace Institute…
Implication de l’École nationale supérieure de la police dans la co-construction de modules pédagogiques adaptés aux réalités du terrain.
Publications et implications scientifiques
Tadjeddine, Y. & Didier, R. (2024). « Les cryptoactifs comme innovations sociales », Management International. Une analyse régulationniste des cryptoactifs comme révélateurs de mutations institutionnelles.
Rançongiciel, une plongée dans le monde de la cybercriminalité
Zellagui, W., Imine, A., Tadjeddine, Y. (2025). « Cryptocurrency Frauds for Dummies: How ChatGPT introduces us to fraud? ». Étude expérimentale sur la possibilité de détourner les modèles d’IA générative à des fins criminelles.
Implication forte dans le développement d’une économie politique des systèmes numériques, avec une attention particulière portée à la souveraineté monétaire, aux formes de financiarisation et aux usages détournés de technologies numériques avancées.
Anecdotes et actions citoyennes
L’intégration des recherches en économie dans un projet centré sur la cybersécurité a d’abord surpris plusieurs membres du consortium. Ce croisement inattendu entre deux disciplines a donné lieu à des échanges riches et à des formes de médiation inédites.
Les Club ORION EFNUM et RESAIA, animés par de jeunes chercheurs en économie et informatique pour le premier, droit et informatique pour le second organisent régulièrement des événements publics (conférences, débats, ateliers) à l’Université de Lorraine, pour sensibiliser aux enjeux du cybercrime, des cryptoactifs et de l’IA.
Dans une démarche originale de médiation scientifique, la chercheuse Yamina Tadjeddine a accompagné avec un groupe d’économistes, la création de la pièce La Dette de l’auteur dramatique Franck Chevallay. Cette fiction théâtrale est l’occasion de rendre accessible auprès de milieux éloignés des cercles universitaires les enjeux socio-économiques liés à l’endettement notamment.
Retrouvez cette action de médiation ici : https://ultv.univ-lorraine.fr/video/18995-dans-les-coulisses-de-la-dette/
Ces démarches visent à renforcer la culture numérique et économique, et à permettre à chacun – professionnel ou simple citoyen – de mieux comprendre les enjeux liés aux cryptomonnaies, à l’intelligence artificielle et à la transformation de nos institutions.
Une ouverture grand public est également prévue lors de la rencontre du consortium à Nancy en 2026, avec des formats accessibles aux non-initiés pour prolonger la dynamique citoyenne du projet.