La construction de technosols fertiles

Nos vidéos capsules • 23/05/2025 • -2 min

Geoffroy Serré, professeur des universités à l’Université de Lorraine, directeur adjoint du Laboratoire Sols et Environnement, et expert Unys, nous éclaire sur les alternatives durables à explorer pour bâtir des villes plus vertes, à la hauteur des enjeux environnementaux.

Face à la pollution, aux inondations et à la dégradation des sols, comment rendre nos villes plus résilientes ? La végétalisation est un levier essentiel pour améliorer la qualité de vie urbaine.
Mais ramener de la terre végétale pose plusieurs limites : coût élevé, manque de renouvelabilité, transport lointain…

  • Ressources et Environnement
  • Transcription textuelle

    Je suis professeur des universités à l’Université de Lorraine

    et j’effectue ma recherche au Laboratoire Sols & Environnement

    qui est une unité mixte de recherche entre l’Université de Lorraine et INRAE.

    Je suis actuellement

    Et donc je me décris comme un pédologue, un pédologue urbain.

    On trouve en ville de nombreux enjeux environnementaux et sanitaires :

    la pollution de l’air ou encore les risques d’inondation.

    La bonne nouvelle, c’est qu’il y a une solution assez simple

    pour gérer ces problèmes qui consiste à rendre nos villes plus vertes.

    Le problème, c’est que les sols des milieux urbains  sont fréquemment dégradés par les activités humaines.

    Et donc c’est très compliqué de faire pousser de la végétation dans des sols aussi pauvres.

    La solution fréquente, c’est de ramener ce qu’on appelle de la terre végétale,

    très fertile et très riche d’un point de vue biologique,

    mais qui coûte de plus en plus cher et qu’il faut aller chercher de plus en plus loin.

    Et en plus, c’est une ressource non renouvelable.

    Et donc il faut trouver des alternatives.

    L’alternative à l’importation de ces ressources naturelles vers les villes

    consiste à créer de nouveaux sols artificiels de manière à ce qu’ils soient fertiles,

    ne plus utiliser de ressources naturelles mais au contraire, essayer de recycler

    des déchets et sous-produits issus de nos activités.

    La première étape, c’est bien sûr de pouvoir savoir ce qu’on veut faire,

    est-ce qu’on veut créer un sol fertile pour créer un espace vert, un parc,

    ou pour faire une fosse de plantation pour un arbre ?

    La seconde étape, ça va être de recenser quels sont les gisements

    de déchets et sous-produits disponibles à proximité de l’espace à végétaliser.

    Et là, on peut aller par exemple chercher des composts de déchets verts ou de boues d’épuration…

    On peut valoriser des déchets issus de la déconstruction de bâtiments ou du béton par exemple.

    Et enfin la troisième étape : comment les mettre en place pour obtenir ce sol fertile.

    Le but de recycler des déchets,

    c’est que bien sûr c’est une alternative à la consommation

    de ressources naturelles, comme la terre végétale.

    Mais c’est bien sûr aussi une nouvelle filière de valorisation de ces déchets.