Jeunes et médias, des relations passionnelles
Nos vidéos capsules • 02/10/2025 • 3 min
« Les jeunes s’emparent des médias, les médias s’emparent des jeunes ». C’est sur ce lien passionnel, et parfois conflictuel, que travaille Laurence Corroy, experte Unys et professeure à l’Université de Lorraine .
Ses recherches explorent comment les usages médiatiques des adolescents révèlent les tensions sociales contemporaines, pour mieux comprendre les enjeux éducatifs et culturels d’aujourd’hui.
- Société

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Transcription textuelle
Je suis Laurence Corroy, je suis professeure des Universités à l’Université de Lorraine.
Je travaille au sein du CREM.
C’est un centre de recherche qui étudie les médiations.
Je travaille depuis maintenant quasiment deux décennies sur le rapport que les jeunes entretiennent avec les médias, qu’il s’agisse de leur consommation, des créations médiatiques, qu’ils réalisent, mais aussi de la manière dont les médias les représentent.
Quels sont les stéréotypes, les représentations qu’on peut lire dans la presse et d’une manière générale dans tous les médias qui concernent les jeunes et en particulier les adolescents.
Travailler sur la relation qu’entretiennent les adolescentset les médias est un sujet qui aujourd’hui est extrêmement important puisqu’en fait les usages écraniques sont démultipliés et ça permet d’aborder un certain nombre de thématiques.
La question du harcèlement et du cyber harcèlement, de la santé sexuelle, du rapport entre garçons et filles.
Le but quand même de mes recherches, c’est de voir comment on peut réfléchir à la manière dont les élèves ou les jeunes vont être éduqués efficacement aux médias et aux systèmes informationnels.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que depuis 20 ans, les usages médiatiques des jeunes ont beaucoup, beaucoup évolué avec l’arrivée d’Internet.
Et c’est très important d’avoir une éducation aux médias et à l’information qui soit vraiment corrélée avec les besoins et les usages des jeunes.
J’ai pu déposer un projet de recherche qui s’appelait “Sexteens” et qui cherchait justement à comprendre comment les adolescents s’emparaient des séries qui parlaient d’eux et surtout ce que ça leur permettait vis-à-vis de leur propre construction identitaire. On a vraiment des séries qui sont faites pour les ados, avec des acteurs qui sont souvent aussi à peu près du même âge que les publics envisagés, qui vont vivre des situations qui peuvent leur parler et pour lesquelles ils ont parfois des difficultés pour en discuter dans la vraie vie, d’une certaine manière, avec leurs parents ou même parfois avec leurs amis.
Et donc il y a matière à réfléchir à soi, à sa construction identitaire personnelle, mais aussi à l’altérité, c’est-à-dire la manière dont on va interagir avec les autres.
Travailler ce type de thématiques permet de mieux réfléchir aux points de vigilance qu’on peut avoir avec les médias. Je pense à la pornographie, mais aussi au harcèlement, à la santé mentale.
Travailler sur Internet et travailler d’une manière générale sur les écrans, ce n’est pas jeter l’anathème sur les médias, mais plutôt regarder les points d’équilibre pour permettre d’avoir un usage raisonné et positif des médias et de réfléchir au mieux vivre avec les écrans plutôt que pour les écrans.