L’impact des variations du niveau des eaux souterraines induites par le changement climatique
Nos vidéos capsules • 19/07/2025 • -2 min
Pierre Faure-Catteloin, directeur de recherche au CNRS et expert Unys, explique comment les variations du niveau des nappes phréatiques peuvent redistribuer les polluants enfouis dans les sols et impacter nos milieux naturels.
Une recherche essentielle pour mieux comprendre l’effet des battements de nappe sur la qualité de l’eau.
- Ressources et Environnement

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Transcription textuelle
Je suis Directeur de Recherche au CNRS.
Je travaille au sein du LIEC, le Laboratoire Interdisciplinaire des Environnements Continentaux.
Je suis, on appelle ça un géochimiste organicien.
Donc je travaille plus spécifiquement sur les problèmes de pollution par les produits organiques qu’on peut retrouver dans les sols, ma cible c’est plutôt les sols.
Effectivement, Je suis aussi le Président du GISFI, donc le GISFI c’est un Groupement d’Intérêt Scientifique qui travaille sur la requalification des milieux dégradés.
Et l’objectif, c’est de faire travailler tous ces laboratoires ensemble, avec des disciplines très différentes pour justement travailler sur la requalification des sites dégradés. pour justement travailler sur la requalification des sites dégradés.
On travaille sur les LNAPL, c’est-à-dire les produits légers, donc des produits qui sont moins denses que l’eau
Donc pour illustrer un peu ce que ça représente ces LNAPL, imaginez une station service qui a une cuve d’essence qui fuit.
Cette essence va percoler à travers le solet va s’accumuler à la surface de la nappe.
Ces produits sont relativement peu solubles mais se dissolvent quand même en petites quantités dans les eaux de nappes, ce qui fait que ça pollue la qualité des eaux.
Face au changement climatique, on a donc des fortes périodes de sécheresse, qu’on connait bien et des périodes aussi de pluies très intenses.
C’est ce qui fait qu’on a des battements de nappes qui sont très très marqués.
Ces battements de nappes font que finalement, ce produit flottant va se redistribuer dans le sol.
Et en fait, on va avoir des surfaces impactées plus importantes.
C’est un peu l’objectif du projet, c’est de voir si ces battements plus importants vont aller dans le bon sens ou dans le mauvais sens par rapport à la dissémination dans l’environnement.
On a beaucoup de sites qui ont été contaminés depuis maintenant 20, 30, voire une centaine d’années.
Et en fait, ces pollutions ne présentent pas nécessairement de risques importants mais au niveau réglementaire, on considère qu’il faut prendre en compte l’ensemble de la pollution, comprendre comment elle se transforme et comment elle se transfère dans l’environnement, et aussi comment elle impacte les milieux naturels, notamment tout ce qui est biologique.
Donc c’est pour ça qu’on a déjà créé des colonnes lysimétriques donc des grosses colonnes de sol, de 2 m3 où on peut simuler ces battements de nappes.
On a appliqué deux scénarios climatiques différents sur les deux colonnes donc un climat qui est notre climat actuel et sur l’autre colonne, on a simulé un climat extrême donc en se basant sur les scénarios du GIEC à la fin du siècle à venir.
Il semblerait que ce battement de nappes induise un transfert un peu plus marqué de ces produits.
Donc c’est pour ça, on continue sur ce projet et on va notamment inclure dans ce projet, ce qui n’était pas le cas dans le projet initial, aussi nos collègues biologistes pour justement aussi avoir cette part importante de la biodégradation.
D’avoir un bon diagnostic et de bien comprendre comment fonctionne le système c’est effectivement une étape fondamentale pour ensuite pouvoir remédier, pouvoir traiter ces sites et donc c’est vraiment l’étape de diagnostic qui est fondamentale.